M. Lebrenn était si absorbé dans ses pensées, qu’il tressaillit comme en sursaut lorsque M. de Plouernel entra dans le salon.
Malgré son empire sur lui-même, le marchand de toile ne put s’empêcher de trahir une certaine émotion en se trouvant face à face avec le descendant de cette ancienne famille. Ajoutons enfin que M. Lebrenn avait été instruit par Jeanike des fréquentes stations du colonel devant les carreaux du magasin ; mais, loin de paraître soucieux ou irrité, M. Lebrenn prit un air de bonhomie naïve et embarrassée, que M. de Plouernel attribuait à la respectueuse déférence qu’il devait inspirer à ce citadin de la rue Saint-Denis.
Le comte, s’adressant donc au marchand avec un accent de familiarité protectrice, lui montra du geste un fauteuil en s’asseyant lui-même, et dit:
— Ne restez pas ainsi debout, mon cher monsieur… asseyez-vous, je l’exige…
— Ah ! monsieur, — dit M. Lebrenn en saluant d’un air gauche, — vous me faites honneur, en vérité…
— Allons, allons, pas de façon, mon cher monsieur, — reprit le