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de ses proches n’était en disposition de partir à sa place, il faisait chercher un remplaçant. Celui-ci arrivait bientôt accompagné d’une troupe d’amis ; stipulant une somme pour prix de sa peine, il la distribuait souvent en cadeaux de départ à ses compagnons. Parfois il s’agissait simplement d’un tonneau de vin : on dressait une estrade, on faisait une espèce de fête ; puis le banquet terminé, le héros se couchait sur son bouclier et se faisait trancher les liens du corps par le couteau sacré. » — Si cette coutume de nos pères semble barbare dans sa grandeur naïve, n’oublions pas que de nos jours le riche qui craint les fatigues de la vie de soldat ou qui a peur de mourir à la guerre achète aussi un remplaçant.


Il prit trois pièces d’argent à la tête de cheval (page 201).

La plupart des monnaies gauloises portaient pour effigie une tête de cheval. Quant à la coutume de charger les mourants de payer leurs dettes contractées, ou d’en contracter de payables après la mort, voici ce que disent les historiens sur cette coutume, qui prouve combien était profondément enracinée dans l’esprit gaulois la foi à la perpétuité de la vie : — « On se prêtait de l’argent à rembourser dans l’autre monde, — dit Pomponius Mela, — et même le remboursement des créances était remis après la mort. » — « Après avoir quitté les murs de Marseille, — dit Valère Maxime, — je trouvai cette ancienne coutume des Gaulois, qui ont institué, comme on sait, de se prêter mutuellement de l’argent à rembourser après la mort, car ils sont persuadés que les âmes des hommes sont éternelles, »


J’irai continuer de vivre ailleurs avec lui (page 201).

« Il y a des Gaulois, — dit Pomponius Mela, — qui se placent volontairement sur le bûcher de leurs amis, comme devant continuer de vivre ensemble après la mort. »


Strasbourg (page 203).

Autrefois Argentoratum.


Le crime de la mère est avéré (page 206).

Cette superstition, dit M. Amédée Thierry dans son Histoire des Gaulois, t. II, p. 63, a inspiré à un poète grec inconnu quelques vers pleins de grâce, qui méritent de trouver place ici :

« C’est le Rhin, ce fleuve au cours impétueux, qui éprouve chez les Gaulois la sainteté du lit conjugal. — À peine le nouveau-né, descendu du sein maternel, a-t-il poussé le premier cri, que l’époux s’en empare. — Il le couche sur son bouclier et court l’exposer aux caprices des flots ; car il ne sentira pas dans sa poitrine battre un cœur de père avant que le fleuve, juge et vengeur du mariage, ait prononcé l’arrêt fatal, — Ainsi donc, aux douleurs de l’enfantement succèdent pour la mère d’autres douleurs ; elle connaît le véritable père, et pourtant elle tremble dans de mortelles angoisses, elle attend ce que décidera l’onde inconstante. » (Julian., Epist. XV, ad Maxim, philos. — Idem, Orat. in Constant, imper. — Anthol., l. I, ch. LXIII.)


Ont-ils de vaillants coqs de combat ? (page 207.)

Les coqs de combat gaulois, dont l’image surmontait leur enseigne de guerre, étaient très-recherchés. — « Pour récompenser l’enfant de sa docilité, je lui donnerai deux coqs gaulois des plus acharnés au combat. » (Pétrone, Satyricon, chap. LXXXVI.)


Les Gaulois du Bas-Languedoc (page 209).

Alors les Gaulois Tectosages.



CHAPITRE IV.


Sans doute elle était venue du fond de l’Asie (page 214).

« Les puissants essaims des nations sciltiques et celtiques ou Gaulois (puisque les Celtes sont les premiers peuples connus qui occupèrent la Gaule), poussés providentiellement