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Le plus ancien des druides (page 184).

Druide vient des mots gaulois derw (chêne), wyd (gui), dyn (homme), c’est-à-dire homme du gui de chêne, derw-wyd-dyn, et par corruption druide. Le chêne était pour les druides l’arbre symbolique de la divinité ; ils n’avaient pas d’autres temples que les forêts de chênes séculaires, où ils invoquaient et glorifiaient Hésus, le dieu suprême. Le gui, plante d’une autre nature que le chêne et vivant de sa substance, était pour eux l’image de l’homme, vivant de Dieu et par Dieu, quoique d’une autre nature que lui. « Le gui, dit Pline, est l’admiration de la Gaule, rien n’est plus sacré dans ce pays. » (Disons, en passant, que l’eau de gui a existé jusqu’à ce siècle sur le formulaire des pharmaciens, comme panacée presque universelle. L’antiquité, la sublimité de la religion druidique est attestée par de nombreux passages des auteurs anciens.

Aristote (suivant Diogène-Laërte) enseignait dans le Magique que, « grâce aux druides, la Gaule avait été l’institutrice de la Grèce. »

Polystor, une des plus grandes autorités des anciens pour la connaissance des temps passés, enseignait que « Pythagore avait voyagé chez les druides, et qu’il leur avait emprunté les principes de la philosophie. »

Suivant Ammien Marcellin, Pythagore proclame les druides « les plus élevés des hommes par l’esprit. »

Saint Cyrille d’Alexandrie, dans sa thèse contre l’empereur Julien, soutenant que la croyance à l’unité de Dieu avait existé chez les nations étrangères avant de se répandre chez les Grecs, allègue l’exemple des druides, qu’il met au niveau des disciples de Zoroastre et de Brahma. »

Celse (dit Origène) appelle nations primordiales et les plus sages les Galactophages d’Homère et les druides de la Gaule.

Ces témoignages prouvent surabondamment la grandeur et la dignité de la religion de nos pères.

En principe, rien ne séparait le corps druidique du reste de la nation ; ce n’était point une caste et un corps sacerdotal, comme le clergé catholique, par exemple ; les intérêts des Druides se confondaient avec ceux de la société civile ; c’étaient, pour ainsi dire, des gradués savants et littéraires, laissant à celui qui était ainsi gradué toute liberté pour le mariage et les affaires privées et publiques. L’instruction publique, la surveillance des mœurs, la justice civile et criminelle, les affaires diplomatiques étaient leur partage. Le corps druidique se subdivisait en druides proprement dits, chargés de la direction supérieure des affaires publiques ; en Ewagh’s, chargés du service du culte, et qui aussi pratiquaient la médecine, et enfin en Bardes, qui chantaient la gloire des héros de la Gaule, la louange des dieux, et flétrissaient les mauvaises actions par leurs satires. Les Barz, chanteurs ambulants qui existent encore en Bretagne, et aux poésies desquels nous avons emprunté quelques passages cités par M. de Villemerqué, sont les descendants de ces anciens Bardes.


CHAPITRE II.

La maison était de forme ronde (page 186).

Voir pour la construction des habitations gauloises :

Améd. Thierry, Hist. des Gaulois, t. II, p. 44. — Dom Bouquet, Préface, t. I p. 53. — Hérodien, Vie de Maximin, liv. VII. — Vitruve, liv. I, chap. I. — Strabon, vol. IV, p. 107.

Quatre coudées (page 187).

Environ sept pieds.