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NOTES.


LE CASQUE DE DRAGON. — L’ANNEAU DU FORÇAT.





CHAPITRE PREMIER.

(A) « S’il s’est conservé quelque part des bardes (chanteurs populaires), et des bardes en possession de traditions druidiques, ça n’a pu être que dans l’Armorique (la Bretagne), dans cette province qui a formé pendant plusieurs siècles un état indépendant et qui, malgré sa réunion à la France, est restée gauloise de physionomie, de costume et de langage jusqu’à nos jours. » (Ampère, Histoire littéraire professée en 1839 au collège de France.)

(B) Chants populaires de la Bretagne, par M. de Villemerqué. Il fait remonter au quatorzième ou quinzième siècle cette chanson que les chanteurs ambulants ou barz (anciens bardes) chantent encore de nos jours en Bretagne. Nous aurons sujet de revenir sur l’excellent ouvrage de M. de Villemerqué, auquel nous renvoyons le lecteur pour toutes les chansons bretonnes citées dans ce chapitre, telles que la chanson des Pauvres, la Demande, etc.

(C) M. de Villemerqué fait remonter ce récit, encore très-populaire de nos jours en Bretagne, au onzième ou douzième siècle ; ainsi, depuis huit ou neuf cents ans il se transmet de génération en génération.


CHAPITRE II.

(A) Français, dit M. Amédée Thierry dans son Histoire des Gaulois (introduction, page 8) : j’ai voulu faire connaître cette race (la race gauloise), de laquelle descendent les dix-neuf vingtièmes d’entre nous Français. C’est avec un soin religieux que j’ai recueilli ces vieilles reliques dispersées, que j’ai été puiser dans les annales de vingt peuples les titres d’une famille qui est la nôtre… Les traits saillants de la famille gauloise, ceux qui la différencient le plus, à mon avis, des autres familles humaines, peuvent se résumer ainsi : Une bravoure personnelle que rien n’égale chez les peuples anciens, un esprit franc, impétueux, ouvert à toutes les impressions, éminemment intelligent.

… Les premiers hommes qui peuplèrent l’ouest de l’Europe furent les Galls ou Gaulois, nos véritables ancêtres, car leur sang prédomine dans ce mélange successif de peuples divers qui a formé les modernes Français ; toutes les qualités et quelques défauts des Gaulois, les traits les plus saillants de leur caractère, survivant chez nous, attestent encore notre antique origine (Henry Martin, Hist. de France, vol. I, éd. 1838).

… Il est incontestable que jusqu’ici nous ne nous sommes pas fait assez honneur de nos pères, les Gaulois ; il semble qu’éblouis par les prestiges de l’antiquité hébraïque, même de l’antiquité grecque et romaine, nous nous empressions par honte de faire bon marché de la nôtre et de la passer sous silence………………… Mais j’ose le dire, si Dieu avait voulu que l’Écriture nous eût conservé l’héritage paternel aussi brillamment qu’elle l’a fait chez les Hébreux, les Grecs et les Romains, loin d’hu-