Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 1.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Achève ! achève !

— Mon Dieu ! mon Dieu ! serait-il possible !… Nous le reverrions bientôt ! — dit madame Lebrenn en essuyant les pleurs qui obscurcissaient sa vue ; et puis elle continua :

« Quand je dis espoir, chère et tendre amie, c’est plus qu’un espoir, c’est une certitude… J’aurais dû commencer ma lettre en te donnant cette assurance ; mais, quoique certain de la fermeté de ton caractère, j’ai craint qu’une trop brusque surprise ne vous fît mal, à toi et à nos enfants.. Vous voici donc déjà familiarisés avec l’idée de me revoir prochainement… très-prochainement, n’est-ce pas ? Je puis donc vous… »

— Mais, ma mère ! — s’écria Georges Duchêne en interrompant la lecture, — monsieur Lebrenn doit être à Paris !

— À Paris ! — s’écria-t-on tout d’une voix.

— La lettre n’est pas timbrée, — reprit Georges ; — monsieur Lebrenn est arrivé… il l’aura envoyée par un commissionnaire.

— Plus de doute ! Georges a raison, — reprit madame Lebrenn.

Et elle lut rapidement la fin de la lettre :

« Je puis donc vous promettre que nous fêterons en famille le jour de l’anniversaire de la naissance de mon fils… Ce jour commence ce soir à minuit… Je serai donc à minuit au milieu de vous, peut-être avant ; car aussitôt le commissionnaire descendu, je monterai l’escalier et j’attendrai… Oui, j’attends à la porte, là, près de vous. »

Ces mots à peine achevés, madame Lebrenn et ses enfants se précipitaient à la porte de l’appartement.

Elle s’ouvrit.

En effet, M. Lebrenn était là.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Il faut renoncer à peindre les transports de cette famille en retrouvant ce père adoré.