Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/530

Cette page a été validée par deux contributeurs.

triomphe… aussi… je ne mourrai pas ;… non… pas plus cette fois que les autres… je ne veux pas… mourir, moi.

Puis, faisant un bond convulsif, et roidissant les bras :

— Mais c’est du… feu… qui me dévore les entrailles… Plus de doute… on… a voulu… m’empoisonner… aujourd’hui ;… mais… où ? mais qui ?…

Et, s’interrompant encore, Rodin cria de nouveau d’une voix étouffée :

— Au secours !… mais secourez-moi donc ! Vous me regardez là… tous deux… comme des spectres… Au secours !

Samuel et le père Caboccini, épouvantés de cette horrible agonie, ne pouvaient faire un mouvement.

— Au secours !… criait Rodin d’une voix strangulée, car ce poison est horrible… Mais comment… me l’a-t-on… ?

Puis, poussant un terrible cri de rage comme si une idée subite se fût offerte à sa pensée, il s’écria :

— Ah !… Faringhea… ce matin… l’eau bénite… qu’il m’a donnée… il connaît des poisons si subtils… Oui… c’est lui… il avait… eu une entrevue… avec Malipieri… Oh ! démon… C’est bien joué… je l’avoue… les Borgia… chas-