les deux mains d’Adrienne dans les siennes, il s’écria d’une voix palpitante :
— Ce jour… ce jour suprême… ce jour, où nous toucherons au ciel… ce jour qui nous fera dieux, par le bonheur et par la bonté… ce jour, pourquoi l’éloigner encore ?…
— Parce que notre amour, pour être sans réserve, doit être consacré par la bénédiction de Dieu.
— Ne sommes-nous pas libres ?
— Oui, oui, mon amant, mon idole, nous sommes libres ; mais soyons dignes de notre liberté.
— Adrienne… grâce.
— Et à toi aussi je demande grâce et pitié… oui, pitié pour la sainteté de notre amour ;… ne le profane pas dans sa fleur… Crois mon cœur, crois mes pressentiments ; ce serait le flétrir… ce serait le tuer que l’avilir… Courage, mon ami, amant doré, quelques jours encore… et le ciel… sans remords… sans regrets !…
— Mais, jusque-là, l’enfer… des tortures sans nom, car tu ne sais pas, toi ; non, tu ne sais pas, quand, après chaque journée, je quitte ta maison… tu ne sais pas que ton souvenir me suit, qu’il m’entoure, qu’il me brûle ; il me semble que c’est ton souffle qui m’embrase ; tu