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sante de colère, puis, perdant complètement la tête, se dirigea précipitamment vers la porte.

Mais, à ce moment, la Mayeux, qui redoutait quelque embûche, quelque complot ou quelque perfide espionnage, se résolut, après avoir échangé un coup d’œil avec Adrienne, de suivre la princesse jusqu’à sa voiture.

Le désappointement courroucé de madame de Saint-Dizier, lorsqu’elle se vit ainsi accompagnée et surveillée par la Mayeux, parut si comique à mademoiselle de Cardoville, qu’elle ne put s’empêcher de rire aux éclats ; ce fut donc au bruit de cette dédaigneuse hilarité que la dévote, éperdue de rage et de désespoir, quitta cette maison, où elle avait espéré apporter le trouble et le malheur.

Adrienne et Djalma restèrent seuls.

Avant de poursuivre la scène qui se passa entre eux, quelques mots rétrospectifs sont indispensables.

L’on croira sans peine que du moment où mademoiselle de Cardoville et l’Indien furent rapprochés l’un de l’autre après tant de traverses, leurs jours s’écoulèrent dans un bonheur indicible ; Adrienne s’appliqua surtout à faire naître l’occasion de mettre en lumière, et pour ainsi dire une à une, toutes les géné-