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Adrienne, qui paraissait de plus en plus rassérénée, allait répondre à la princesse, lorsque la porte du salon s’ouvrit et, sans qu’il eût été annoncé, le prince Djalma entra.

Une folle et orgueilleuse tendresse resplendit sur le front radieux d’Adrienne à la vue du prince, et il est impossible de rendre le regard de bonheur triomphant et dédaigneux qu’elle jeta sur madame de Saint-Dizier.

Jamais non plus Djalma n’avait été plus idéalement beau ; jamais bonheur plus ineffable n’avait rayonné sur un visage humain. L’Indien portait une longue robe de cachemire blanc à mille raies de pourpre et d’or ; son turban était de même couleur et de même étoffe ; un magnifique châle à palmes lui servait de ceinture.

À la vue de l’Indien, qu’elle n’avait pas espéré rencontrer chez mademoiselle de Cardoville, la princesse de Saint-Dizier ne put cacher d’abord son profond étonnement.

Ce fut donc entre madame de Saint-Dizier, Adrienne, la Mayeux et Djalma, que se passa la scène suivante.