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Celle-ci, blessée du ton insolent de la princesse, répondit doucement et simplement :

— Je ne vois pas jusqu’ici, madame, la différence si humiliante qui peut exister entre la première… et la dernière venue chez mademoiselle de Cardoville.

— Comment ?… Ça parle ? s’écria la princesse d’un ton de pitié superbe et insolente.

— Du moins, madame… ça répond, reprit la Mayeux de sa voix calme.

— Je veux vous entretenir seule ; est-ce clair, mademoiselle ? dit impatiemment la dévote à sa nièce.

— Pardon… je ne vous comprends pas, madame, fit Adrienne d’un air étonné ; mademoiselle, qui m’honore de son amitié, veut bien consentir à assister à l’entretien que vous m’avez demandé… Je dis qu’elle le veut bien… parce qu’il lui faut, en effet, une très-affectueuse condescendance pour se résigner à entendre… pour l’amour de moi… toutes les choses gracieuses, bienveillantes… charmantes… dont vous venez sans doute me faire part…

— Mais, mademoiselle…, dit vivement la princesse.

— Permettez-moi de vous interrompre, madame, reprit Adrienne avec l’accent d’une