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blèmes incrustés, en ivoire, tels que sablier, faux du Temps, tête de mort, etc., etc.

Maintenant, que l’on voile ce tableau d’un triste demi-jour, que l’on songe que cette solitude était incessamment plongée dans un morne silence, seulement interrompu à l’heure des offices par le lugubre tintement des cloches de la chapelle des révérends pères, et l’on reconnaîtra l’infernale habileté avec laquelle ces dangereux prêtres savent tirer parti des objets extérieurs, selon qu’ils désirent impressionner, d’une façon ou d’une autre, l’esprit de ceux qu’ils veulent capter.

Et ce n’était pas tout.

Après s’être adressé aux yeux, il fallait s’adresser aussi à l’intelligence.

Voici de quelle manière avaient procédé les révérends pères.

Un seul livre… un seul… fut laissé comme par hasard à la disposition de M. Hardy.

Ce livre était l’Imitation.

Mais comme il se pouvait que M. Hardy n’eût pas le courage ou l’envie de le lire, des pensées, des réflexions empruntées à cette œuvre d’impitoyable désolation, et écrites en très-gros caractères, étaient placées dans les cadres noirs, accrochés soit dans l’intérieur de l’alcôve de M. Hardy, soit aux panneaux les plus