nommé Morok ; il jouait une espèce de scène avec une panthère noire apprivoisée ?
— Précisément ; j’étais même à une représentation singulière, à la fin de laquelle un étranger, un Indien, par suite d’un pari, dit-on, a sauté sur le théâtre et a tué la panthère…
— Eh bien ! figurez-vous que chez Morok… amené d’abord ici comme cholérique, et, en effet, il offrait les symptômes de la contagion, une maladie affreuse s’est tout à coup déclarée.
— Et cette maladie ?
— L’hydrophobie.
— Il est devenu enragé ?
— Oui ;… il a avoué avoir été mordu il y a peu de jours, par l’un des molosses qui gardent sa ménagerie ;… malheureusement il n’a fait cet aveu qu’après le terrible accès qui a coûté la vie au malheureux que nous regrettons.
— Comment cela s’est-il donc passé ?
— Morok occupait une chambre avec trois autres malades. Tout à coup, saisi d’une espèce de délire furieux, il se lève en poussant des cris féroces… et se précipite comme un fou dans le corridor… Le malheureux que nous regrettons se présente à lui et veut l’arrêter. Cette espèce de lutte exalte encore la frénésie de Morok, et il se jette sur celui qui s’opposait