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Rien n’est plus opposé au véritable et divin esprit du christianisme que ces spoliations effrontées ; c’est le repentir des fautes, c’est la pratique de toutes les vertus, c’est le dévouement à qui souffre, c’est l’amour du prochain qui méritent le ciel, et non pas une somme d’argent, plus ou moins forte, engagée comme enjeu dans l’espoir de gagner le paradis, et subtilisée par de faux prêtres qui font sauter la coupe et qui exploitent les faibles d’esprit à l’aide de prestidigitations infiniment lucratives.

Tel était donc l’asile de paix et d’innocence où se trouvait M. Hardy.

Il occupait le rez-de-chaussée d’un pavillon donnant sur une partie du jardin de la maison ; cet appartement avait été judicieusement choisi, car l’on sait la profonde et diabolique habileté avec laquelle les révérends pères emploient les moyens et les aspects matériels pour impressionner vivement les esprits qu’ils travaillent.

Que l’on se figure pour unique perspective un mur énorme d’un gris noir et à demi recouvert de lierre, cette plante des ruines ; une

    teur, qu’il affirme sérieusement que, sans un miracle qui a pourvu à leurs besoins, les révérends pères de la rue des Postes seraient morts de faim cet hiver. M. *** a quelques parents dans l’aisance ; mais il en a d’autres dont la pauvreté est des plus honorables.