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tendre, eux ou leurs moines, en vertu de leur détachement de toutes les affections terrestres, sont seuls capables de donner au monde ces merveilleux exemples d’abnégation, d’ardente charité qui font l’orgueil de l’humanité ; à les entendre, il n’est, par exemple, dans la société, rien de comparable au courage et au dévouement du prêtre qui va administrer un mourant. Rien n’est plus admirable que le trappiste qui, le croirait-on ? pousse l’abnégation évangélique

    rable cardinal-archevêque de Lyon, primat des Gaules, de se rassurer ; pour donner plus de poids au fait que nous allons lui citer à l’appui de notre opinion, nous le choisirons dans l’une des classes les plus déshéritées de toute croyance religieuse : chez… les lorettes, par exemple. Eh bien ! nous offrons à M. le primat des Gaules de gager vingt-cinq louis, pour les indigents, que la somme des bonnes œuvres de plusieurs de ces pauvres filles, en secours de toute sorte donnés à des femmes et à des enfants dans la misère, est égale aux aumônes répandues par même nombre de chanoines choisis dans le chapitre du facétieux et vénérables primat des Gaules, même en y comprenant le vilain chanoine qui nous a très-platement et très-furieusement injurié dans une manière de pieux pamphlet. À ces bêtises forcenées, nous préférons de beaucoup les drôleries séniles, les vénérables risettes du cher et facétieux primat des Gaules, à notre endroit, car nous sommes de l’avis d’Anacréon : « Une douce gaieté sied aux vieillards ; il est agréable de voir la rose, aux fraîches couleurs, se mêler à l’éclat argenté des cheveux blancs. »