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— J’étais sûre que des cœurs comme les vôtres me comprendraient, reprit la dévote ; sans doute le dévouement a sa contagion, mais c’est une généreuse, une héroïque contagion !… Si vous saviez de combien de traits touchants, adorables, je suis chaque jour témoin, combien d’actes de courage m’ont fait tressaillir d’enthousiasme ! Oui, oui, gloire et grâces soient rendues au Seigneur ! ajouta madame de Saint-Dizier avec componction. Toutes les classes de la société, toutes les conditions, rivalisent de zèle, de charité chrétienne. Ah ! si vous voyiez, dans ces ambulances établies pour donner les premiers soins aux personnes atteintes de la contagion, quelle émulation de dévouement : pauvres et riches, jeunes gens et vieillards, femmes de tout âge, s’empressent autour des malheureux malades et regardent comme une faveur d’être admis au pieux honneur de soigner… d’encourager… de consoler tant d’infortunes…

— Et c’est à des étrangers pour elles que tant de personnes courageuses témoignent un si vif intérêt, dit Rose en s’adressant à sa sœur d’un ton pénétré d’admiration.

— Sans doute, reprit la dévote. Tenez, hier encore, j’ai été émue jusqu’aux larmes : je visitais l’ambulance provisoire établie… jus-