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girent et se regardèrent avec embarras sans répondre.

Dagobert, voulant venir à leur secours, dit à la princesse :

— Oui, madame, ces demoiselles sont les filles du maréchal Simon… Mais d’habitude on les appelle tout bonnement mesdemoiselles Simon.

— Je ne m’étonne pas, monsieur, répondit la princesse, de ce que la plus aimable modestie soit une des qualités habituelles aux filles de M. le maréchal ; elles voudront donc bien m’excuser de les avoir nommées du glorieux nom qui rappelle l’immortel souvenir d’une des plus brillantes victoires de leur père.

À ces mots flatteurs et bienveillants, Rose et Blanche jetèrent un regard reconnaissant sur madame de Saint-Dizier, tandis que Dagobert, heureux et fier de cette louange, à la fois adressée au maréchal et à ses filles, se sentit comme elles de plus en plus en confiance avec la quêteuse.

Celle-ci reprit d’un ton touchant et pénétré :

— Je viens vers vous, mesdemoiselles, pleine de confiance dans les exemples de noble générosité que vous a donnés M. le maréchal, implorer votre charité en faveur des victimes du choléra ; je suis l’une des dames patronnesses