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tres ; mais celles-là… il ne me les a pas montrées ; seulement lorsqu’il a lu la première, il est resté comme atterré sous le coup, et il a dit à voix basse : « Ils ne respectent même pas cela… Oh !… c’est trop… c’est trop… » Et cachant son visage entre ses mains… il a pleuré.

— Lui… le maréchal pleurer ! s’écria le forgeron, ne pouvant croire ce qu’il entendait.

— Oui, reprit Dagobert, lui… il a pleuré… comme un enfant.

— Et que pouvaient contenir ces lettres, mon père ?

— Je n’ai pas osé le lui demander… tant il a paru malheureux et accablé.

— Mais, ainsi harcelé, tourmenté sans cesse, le maréchal doit mener une vie atroce…

— Et ses pauvres petites filles donc, qu’il voit de plus en plus tristes, abattues, sans qu’il soit possible de deviner la cause de leurs chagrins ? et la mort de son père… qu’il a vu expirer dans ses bras ? tu croirais que c’est assez comme ça, n’est-ce pas ? Eh bien ! non… j’en suis sûr… le maréchal éprouve quelque chose de plus pénible encore ; depuis quelque temps il n’est plus reconnaissable ; maintenant, pour un rien, il s’irrite, il s’emporte, il entre dans des accès de colère tels… que…