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femme avait été victime en Sibérie, causaient au maréchal une involontaire épouvante ; oui, cet homme de fer, qui dans tant de batailles avait froidement bravé la mort, sentait quelquefois faillir la fermeté habituelle de son caractère à la vue des scènes de désolation et de deuil que Paris offrait à chaque pas.

Cependant, lorsque mademoiselle de Cardoville avait réuni autour d’elle les membres de sa famille, afin de les prémunir contre les trames de leurs ennemis, l’affectueuse tendresse d’Adrienne pour Rose et pour Blanche parut exercer sur leur mystérieux chagrin une si heureuse influence, que le maréchal, oubliant un instant de bien funestes préoccupations, ne songea qu’à jouir de cet heureux changement, hélas ! de trop courte durée.

Ces faits expliqués et rappelés au lecteur, nous continuerons ce récit.