Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/140

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et le malheureux, presque en délire, tomba à genoux les mains jointes.

— Monsieur, s’écria Rodin d’une voix affectueuse et pénétrée, en s’empressant de le relever, mon cher monsieur, mon cher ami… calmez-vous… rassurez-vous… je serais désolé de vous désespérer… Hélas ! mon intention est toute contraire…

— Maudit !… maudit !… Elle me maudira aussi… elle que j’ai tant aimée !… livrée aux flammes de l’enfer… murmurait M. Hardy en frémissant et ne paraissant pas entendre Rodin.

— Mais, mon cher monsieur, écoutez-moi donc, je vous en supplie, reprit celui-ci ; laissez-moi finir cette parabole, et alors vous la trouverez aussi consolante qu’elle vous paraît effrayante… Au nom du ciel, rappelez-vous donc les adorables paroles de notre angélique abbé Gabriel sur la douceur de la prière…

Au doux nom de Gabriel, M. Hardy revint à lui, et s’écria navré :

— Ah ! ses paroles étaient douces et bienfaisantes !… où sont-elles ? Oh ! par pitié… répétez-les-moi, ces saintes paroles.

— Notre angélique abbé Gabriel, reprit Rodin, parlait de la douceur de la prière…

— Oh ! oui… la prière…