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de ces amours passionnés, que l’on éprouve une seule fois dans la vie. Le mystère, le sacrifice même que faisait la malheureuse jeune fille en oubliant tous ses devoirs, semblaient donner à cette passion coupable un charme de plus. Ainsi, tapis dans l’ombre et le silence du secret, les deux amants passèrent deux années dans un délire de cœur, dans une ivresse de volupté qui tenait de l’extase.

À ces mots, M. Hardy tressaillit ;… pour la première fois depuis bien longtemps, son front se couvrit d’une rougeur brûlante ; son cœur battit avec force malgré lui ; il se souvenait que naguère encore il avait connu l’ardente ivresse d’un amour coupable et mystérieux.

Quoique le jour baissât de plus en plus, Rodin, jetant un coup d’œil oblique et pénétrant sur M. Hardy, s’aperçut de l’impression qu’il lui causait, et continua :

— Quelquefois, pourtant, songeant aux dangers que courait sa maîtresse, si leur liaison était découverte, M. de Rancé voulait rompre ces liens si chers ; mais la jeune fille, enivrée d’amour, se jetait au cou de son amant, le menaçait, dans le langage le plus passionné, de tout révéler, de tout braver, s’il pensait encore la quitter ;… trop faible, trop amoureux pour résister aux prières de sa maîtresse… M. de