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également bleu clair, à collets et parements blancs, étaient assis sur le siège de derrière.

On ne pouvait rien voir de mieux conduit, de mieux attelé ; les chevaux, pleins de race, de vigueur et de feu, habilement menés par les postillons, marchaient d’un pas singulièrement égal, se cadençant avec grâce, mordant leur frein couvert d’écume, et secouant de temps à autre leurs cocardes de soie bleue et blanche à rubans flottants, au centre desquelles s’épanouissait une belle rose.

Un homme à cheval, mis avec une élégante simplicité, suivant l’autre côté de l’avenue, contemplait avec une sorte d’orgueilleuse satisfaction cet attelage qu’il avait pour ainsi dire créé ; cet homme était M. de Bonneville, l’écuyer d’Adrienne, comme disait M. de Montbron, car cette voiture était celle de la jeune fille.

Un changement avait eu lieu dans le programme de la journée magique.

M. de Montbron n’avait pu remettre à Djalma le billet de mademoiselle de Cardoville, le prince était parti dès le matin à la campagne avec le maréchal Simon, avait dit Faringhea ; mais il devait être de retour dans la soirée, et la lettre lui serait remise à son arrivée.

Complètement rassurée sur Djalma, sachant qu’il trouverait quelques lignes qui, sans lui