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XVI


Les deux voitures.


C’est le soir même du jour où mademoiselle de Cardoville a empêché le suicide de la Mayeux.

Onze heures sonnent, la nuit est profonde, le vent souffle avec violence et chasse de gros nuages noirs qui interceptent complètement la pâle clarté de la lune.

Un fiacre monte lentement, péniblement, au pas de ses deux chevaux essoufflés, la pente de la rue Blanche, assez rapide aux abords de la barrière, non loin de laquelle est située la maison occupée par Djalma.

La voiture s’arrête. Le cocher, maugréant de la longueur d’une course interminable, aboutissant à cette montée difficile, se retourne sur son siége, se penche vers la glace du devant de la voiture, et dit d’un ton bourru à la personne qu’il conduisait :

— Ah çà ! est-ce ici, à la fin ? Du haut de la