ma bienfaitrice…, dit la Mayeux en balbutiant.
— Toi à charge… à mademoiselle de Cardoville !… elle si riche, si bonne !…
— J’avais peur d’être indiscrète…, dit la Mayeux de plus en plus embarrassée.
Au lieu de répondre à sa sœur adoptive, Agricol garda le silence, la contempla pendant quelques instants avec une expression indéfinissable, puis s’écria tout à coup, comme s’il eût répondu à une question qu’il se posait à lui-même :
— Elle me pardonnera de lui avoir désobéi ; oui, j’en suis sûr.
Alors s’adressant à la Mayeux qui le regardait de plus en plus étonnée, il lui dit d’une voix brève et émue :
— Je suis trop franc ; cette position n’est pas tenable ; je te fais des reproches, je te blâme… et je ne suis pas à ce que je te dis… je pense à autre chose…
— À quoi donc, Agricol ?
— J’ai le cœur navré en songeant au mal que je t’ai fait.
— Je ne comprends pas… mon ami ;… tu ne m’as jamais fait de mal…
— Non… n’est-ce pas ?… jamais… pas même dans les petites choses ? lorsque, par exemple, cédant à une détestable habitude d’enfance,