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Nous ne savons ce qu’Adrienne allait répondre à la demande indiscrète de Rose-Pompon, lorsque soudain une sorte de glapissement sauvage, aigu, strident, criard, mais qui semblait évidemment prétendre à imiter le chant du coq, se fit entendre derrière la porte.

Adrienne tressaillit, effrayée ; mais tout à coup la physionomie de Rose-Pompon, d’une expression naguère si touchante, s’épanouit joyeusement, et, reconnaissant ce signal, elle s’écria en frappant dans ses mains :

— C’est Philémon !

— Comment ? Philémon, dit vivement Adrienne.

— Oui… mon amant… Ah ! le monstre, il sera monté à pas de loup… pour faire le coq ;… c’est bien lui !

Un second cocorico des plus retentissants se fit entendre de nouveau derrière la porte.

— Mon Dieu, cet être-là est-il bête et drôle ! Il fait toujours la même plaisanterie, et elle m’amuse toujours ! dit Rose-Pompon.

Et elle essuya ses dernières larmes du revers de sa main, en riant, comme une folle de la plaisanterie de Philémon, qui lui semblait toujours neuve et réjouissante, quoiqu’elle la connût déjà.

— N’ouvrez pas, dit tout bas Adrienne, de