Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/492

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus clair, c’est que je vous déteste, et que vous le méritez bien…, ajouta Rose-Pompon en frappant du pied.

De tout ceci, même pour une personne beaucoup moins pénétrante qu’Adrienne et beaucoup moins intéressée qu’elle à démêler la vérité, il résultait évidemment que mademoiselle Rose-Pompon, malgré ses airs triomphants à l’endroit de celui qui perdait la tête pour elle et voulait l’épouser, il résultait que mademoiselle Rose-Pompon était complètement désappointée, qu’elle faisait un énorme mensonge, qu’on ne l’aimait pas, et qu’un violent dépit amoureux lui avait fait désirer de rencontrer mademoiselle de Cardoville, afin de lui faire, pour se venger, ce qu’en termes vulgaires on appelle une scène, regardant Adrienne (on saura tout à l’heure pourquoi) comme son heureuse rivale ; mais le bon naturel de Rose-Pompon ayant repris le dessus, elle se trouvait fort empêchée pour continuer sa scène, Adrienne, pour les raisons qu’on a dites, lui imposant de plus en plus.

Quoiqu’elle se fût attendue, sinon à la singulière sortie de la grisette, du moins à ce résultat : qu’il était impossible que le prince eût pour cette fille aucun attachement sérieux… mademoiselle de Cardoville, malgré la