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heur… que jusqu’à présent, vous avez si peu connu, pauvre petite !

— Que de bontés, mademoiselle ! après ma fuite de chez vous… quand vous devez me croire si ingrate !

— Tout à l’heure, lorsque vous serez moins faible… je vous dirai bien des choses… qui maintenant fatigueraient peut-être votre attention ; mais comment vous trouvez-vous ?

— Mieux… mademoiselle ;… ce bon air… et puis la pensée que, puisque vous voilà… ma pauvre sœur ne sera plus réduite au désespoir… car, moi aussi… je vous dirai tout… et j’en suis sûre, vous aurez pitié de Céphyse, n’est-ce pas, mademoiselle ?

— Comptez toujours sur moi, mon enfant, répondit Adrienne en dissimulant son pénible embarras ; vous le savez, je m’intéresse à tout ce qui vous intéresse… Mais, dites-moi, ajouta mademoiselle de Cardoville d’une voix émue, avant de prendre cette résolution désespérée, vous m’avez écrit, n’est-ce pas ?

— Oui, mademoiselle.

— Hélas ! reprit tristement Adrienne, en ne recevant pas de réponse de moi, combien vous avez dû me trouver oublieuse… cruellement ingrate !…

— Oh ! jamais je ne vous ai accusée, made-