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tres… exploitées pendant leur vie, exploitées après leur mort… toujours utiles aux vivants. Pauvres femmes… saints martyrs !

Les autres, moins patientes, allument un peu de charbon, et, bien lasses, comme dit la Mayeux, oh ! bien lasses de cette vie terne, sombre, sans joies, sans souvenirs, sans espérances, elles se reposent enfin… et s’endorment du sommeil éternel sans songer à maudire un monde qui ne leur laisse que le choix du suicide.

Oui, le choix du suicide… car sans parler des métiers dont l’insalubrité mortelle décime périodiquement les classes ouvrières, la misère, en un temps donné, tue comme l’asphyxie.

D’autres femmes, au contraire, douées, ainsi que Céphyse, d’une organisation vivace et ardente, d’un sang riche et chaud, d’appétits exigeants, ne peuvent se résigner à vivre seulement d’un salaire qui ne leur permet pas même de manger à leur faim. Quant à quelques distractions, si modestes qu’elles soient, quant à des vêtements, non pas coquets mais propres, besoin aussi impérieux que la faim chez la majorité de l’espèce, il n’y faut pas songer…

Qu’arrive-t-il ?…

Un amant se présente ; il parle de fêtes, de bals, de promenades aux champs, à une mal-