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traits de Céphyse avait encore augmenté ; d’une pâleur effrayante, ses beaux cheveux noirs en désordre, les jambes et les pieds nus, elle était à peine vêtue d’un mauvais jupon rapiécé, et d’un mouchoir de cou en lambeaux.

Arrivée auprès du lit, la reine Bacchanal jeta un regard d’une assurance presque farouche sur le linceul…

Tout à coup elle se recula en poussant un cri de frayeur involontaire.

Une ondulation rapide avait couru et agité le drap mortuaire en remontant depuis les pieds jusqu’à la tête de la morte… Bientôt, la vue d’un rat qui s’enfuyait le long des ais vermoulus du grabat expliqua l’agitation du suaire. Céphyse, rassurée, se mit à chercher et à rassembler précipitamment divers objets, comme si elle eût craint d’être surprise dans cette misérable boutique.

Elle s’empara d’abord d’un panier, et le remplit de charbon ; après avoir encore regardé de côté et d’autre, elle découvrit dans un coin un fourneau de terre, dont elle se saisit avec un élan de joie sinistre.

— Ce n’est pas tout… ce n’est pas tout, disait Céphyse en cherchant de nouveau autour d’elle d’un air inquiet.

Enfin elle avisa auprès du petit poêle de