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ses yeux, et d’écrire de la main droite pour ainsi dire en plafonnant.

Sur un premier feuillet, il traça quelques signes alphabétiques d’un chiffre qu’il s’était composé pour lui seul afin de noter certaines choses secrètes. Peu d’instants auparavant, au milieu de ses tortures, une idée lumineuse lui était soudainement venue ; il la croyait bonne et il la notait, craignant de l’oublier au milieu de ses souffrances. Quoiqu’il se fût interrompu deux ou trois fois, car si la peau ne brûlait plus qu’à petit feu, elle n’en brûlait pas moins, Rodin continua d’écrire ; sur un autre feuillet il traça les mots suivants qui, sur un signe de lui, furent aussitôt remis au père d’Aigrigny :


« Envoyer à l’instant B*** auprès de Faringhea dont il recevra le rapport sur les événements de ces derniers jours, au sujet du prince Djalma ; B*** reviendra immédiatement ici avec ce renseignement. »


Le père d’Aigrigny s’empressa de sortir pour donner ce nouvel ordre. Le cardinal se rapprocha un peu du théâtre de l’opération, car malgré la mauvaise odeur de cette chambre, il se complaisait fort à voir partiellement rôtir le jésuite, auquel il gardait une rancune de prêtre italien.