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IV


Le malade.


Le cardinal Malipieri, que l’on a vu assister à l’espèce de concile tenu chez la princesse de Saint-Dizier, et qui se rendait alors à l’appartement occupé par Rodin, était vêtu en laïque et enveloppé d’une ample douillette de satin puce, exhalant une forte odeur de camphre, car le prélat s’était entouré de tous les préservatifs anticholériques imaginables.

Arrivé à l’un des paliers du second étage de la maison, le cardinal frappa à une porte grise ; personne ne lui répondant, il l’ouvrit, et, en homme qui connaissait parfaitement les êtres, il traversa une espèce d’antichambre et se trouva dans une pièce où était dressé un lit de sangle ; sur une table de bois noir à casiers on voyait plusieurs fioles ayant contenu des médicaments.

La physionomie du prélat semblait inquiète, morose ; son teint était toujours jaunâtre et bilieux ; le cercle brun qui cernait ses yeux