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régularité, d’un ensemble admirable, levèrent simultanément les yeux au ciel comme pour lui demander pardon de l’abomination et de la désolation dont un des leurs était cause ; puis, d’un second regard, non moins mécanique que le premier, ils foudroyèrent toujours simultanément le pauvre diable aux écriteaux, robuste gaillard qui semblait réunir tous les droits possibles à se montrer insoumis et charnel ; après quoi, poussant comme un seul homme trois profonds soupirs d’indignation sainte d’une intonation exactement pareille, les révérends pères recommencèrent leur promenade avec une précision automatique.

Parmi les autres révérends pères qui se promenaient aussi dans le jardin, on apercevait çà et là plusieurs laïques, et voici pourquoi :

Les révérends pères possédaient une maison voisine, séparée seulement de la leur par une charmille ; dans cette maison, bon nombre de dévots venaient, à certaines époques, se mettre en pension afin de faire ce qu’ils appellent dans leur jargon des retraites.

C’était charmant ; on trouvait ainsi réunis l’agrément d’une succulente cuisine et l’agrément d’une charmante petite chapelle, nouvelle et heureuse combinaison du confessionnal et du logement garni, de la table d’hôte et du sermon.