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vins de la rue de la Calandre, pour se rafraîchir ; après avoir bu deux verres de vin, il les paya.

Pendant que la cabaretière cherchait la monnaie qu’elle devait lui rendre, Goliath appuya machinalement et très-innocemment sa main sur l’orifice d’un broc placé à sa portée.

La grande taille de cet homme, sa figure repoussante, sa physionomie sauvage, avaient déjà inquiété la cabaretière, prévenue et alarmée par la rumeur publique au sujet des empoisonneurs ; mais lorsqu’elle vit Goliath poser sa main sur l’orifice de l’un de ses brocs, effrayée, elle s’écria :

— Ah ! mon Dieu ! vous venez de jeter quelque chose dans ce broc !

À ces mots, prononcés très-haut avec un accent de frayeur, deux ou trois buveurs attablés dans le cabaret se levèrent brusquement, coururent au comptoir, et l’un d’eux s’écria étourdiment :

— C’est un empoisonneur !

Goliath, ignorant les bruits sinistres répandus dans le quartier, ne comprit pas d’abord ce dont on l’accusait. Les buveurs élevèrent de plus en plus la voix en l’interpellant ; lui, confiant dans sa force, haussa les épaules avec dédain et demanda grossièrement la monnaie