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relatifs au père d’Aigrigny, dont le cri de détresse avait si vivement impressionné Morok, au moment où Jacques Rennepont venait de mourir.

Les scènes que nous allons dépeindre sont atroces… S’il nous était permis d’espérer qu’elles eussent jamais leur enseignement, cet effrayant tableau tendrait, par l’horreur même qu’il inspirera peut-être, à prévenir ces excès d’une monstrueuse barbarie auxquels se porte parfois la multitude ignorante et aveugle, lorsque, imbue des erreurs les plus funestes, elle se laisse égarer par des meneurs d’une férocité stupide.

Nous l’avons dit, les bruits les plus absurdes, les plus alarmants, circulaient dans Paris ; non-seulement on parlait de l’empoisonnement des malades et des fontaines publiques, mais on disait encore que des misérables avaient été surpris jetant de l’arsenic dans les brocs que les marchands de vin conservent ordinairement tout prêts et tout remplis sur leurs comptoirs.

Goliath devait venir retrouver Morok après avoir rempli un message auprès du père d’Aigrigny, qui l’attendait dans une maison de la place de l’Archevêché.

Goliath était entré chez un marchand de