Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— On ne peut plus honnêtes.

Et Dumoulin disait vrai.

— Je n’aurais pas à être infidèle à Philémon ?

— Non.

— Ou fidèle à quelqu’un ?

— Pas davantage.

Rose-Pompon resta confondue ; puis elle reprit :

— Ah çà ! voyons, ne plaisantons pas. Je ne suis pas assez sotte pour me figurer que l’on me fera vivre en duchesse, le tout pour mes beaux yeux… s’il m’est permis de m’exprimer ainsi, ajouta la sournoise avec une hypocrite modestie.

— Vous pouvez parfaitement vous exprimer ainsi.

— Mais enfin, dit Rose-Pompon de plus en plus intriguée, qu’est-ce qu’il faudra que je donne en retour ?

— Rien du tout.

— Rien ?

— Pas seulement ça.

Et Nini-Moulin mordit le bout de son ongle.

— Mais qu’est-ce qu’il faudra que je fasse, alors ?

— Il faudra vous faire aussi gentille que possible, vous dorloter, vous amuser, vous promener en voiture. Vous le voyez, ça n’est pas