Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.

battre, chez elle et devant elle, entendre des gens fort capables lui demander son avis sur certaines dispositions pratiques relatives à l’influence des congrégations de femmes, c’était pour la princesse à en mourir d’orgueil, car leurs Éminences et leurs Grandeurs consacraient ainsi à jamais sa prétention d’être considérée… environ comme une sainte mère de l’Église… Aussi pour ces prélats indigènes ou exotiques avait-elle déployé une foule d’onctueuses câlineries et de benoîtes coquetteries.

Rien de plus logique, d’ailleurs, que les transfigurations successives de cette femme sans cœur, mais aimant sincèrement, passionnément, l’intrigue et la domination de coterie. Elle avait, selon les progrès de l’âge, naturellement passé de l’intrigue amoureuse à l’intrigue politique, et de l’intrigue politique à l’intrigue religieuse.

Au moment où madame de Saint-Dizier terminait l’inspection de ses préparatifs, un bruit de voitures, retentissant dans la cour de l’hôtel, l’avertit de l’arrivée des personnes qu’elle attendait ; sans doute ces personnes étaient du rang le plus élevé, car, contre tous les usages, elle alla les recevoir à la porte de son premier salon.

C’était en effet le cardinal Malipieri, qui avait