Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la marquise, ne pouvant retenir un cri d’effroi et saisissant le bras de mademoiselle de Cardoville comme pour l’attirer à elle, la voyez-vous ?

Et la marquise, de sa main tremblante, désignait l’ouverture de la caverne.

Adrienne avança vivement la tête et regarda.

— Prenez garde !… ne vous avancez pas tant, lui dit vivement madame de Morinval.

— Vous êtes folle avec vos terreurs, ma chère amie, dit le marquis à sa femme. La panthère est parfaitement bien enchaînée, et brisât-elle sa chaîne, ce qui est impossible, nous serions ici hors de sa portée.

Une grande rumeur de curiosité palpitante courut alors dans la salle, tous les regards étaient invinciblement attachés sur la caverne.

Entre les broussailles artificielles qu’elle écarta brusquement sous son large poitrail, la panthère noire apparut tout à coup ; par deux fois elle allongea sa tête aplatie, illuminée de ses deux yeux jaunes et flamboyants… Puis, ouvrant à demi sa gueule rouge… elle poussa un nouveau rugissement en montrant deux rangées de crocs formidables.

Une double chaîne de fer et un collier aussi de fer peint en noir se confondant avec son pelage d’ébène et l’ombre de la caverne, l’illusion