même, Rose-Pompon, cédant, l’effrontée qu’elle était, à un mouvement d’agaçante coquetterie, avait, on l’a dit, approché son gros bouquet de roses de la figure de Djalma pour le lui faire sentir. Mais le prince, à la vue de ce paysage qui lui rappelait son pays, au lieu de paraître sensible à cette gentille provocation, resta quelques minutes rêveur, les yeux attachés sur le théâtre ; alors Rose-Pompon se mit à battre la mesure avec son bouquet sur le devant de sa loge, tandis que le balancement un peu trop cadencé de ses jolies épaules annonçait que cette danseuse endiablée commençait à être possédée d’idées chorégraphiques plus ou moins orageuses, en entendant un pas redoublé fort animé que l’orchestre jouait alors.
Placée absolument en face de la loge où venait de s’établir Faringhea, Djalma et Rose-Pompon, madame de Morinval s’était bien aperçue de l’arrivée de ces nouveaux personnages, et surtout des coquettes excentricités de Rose-Pompon ; aussi la jeune marquise, se penchant vers mademoiselle de Cardoville, toujours absorbée dans ses ineffables souvenirs, lui avait dit en riant :
— Ma chère, ce qu’il y a de plus amusant ici n’est pas sur le théâtre… Regardez donc en face de nous.