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quelle horrible mort !) avec une confiance inexorable.

Au-dessus de la loge ténébreuse de l’Anglais, et offrant un gracieux contraste, se trouvaient, dans l’avant-scène des premières, M. et madame de Morinval et mademoiselle de Cardoville. Celle-ci avait pris place du côté du théâtre. Elle était coiffée en cheveux et portait une robe de crêpe de Chine d’un bleu céleste, rehaussée au corsage d’une broche à pendeloques de perles du plus bel orient, rien de plus ; et Adrienne était charmante ainsi. À la main, elle tenait un énorme bouquet composé des plus rares fleurs de l’Inde ; le stephanotis, le gardenia mélangeaient leur blancheur mate à la pourpre des hibiscus et des amaryllis de Java.

Madame de Morinval, placée de l’autre côté de la loge, était mise aussi avec goût et simplicité ; M. de Morinval, fort beau jeune homme blond, très-élégant, se tenait derrière les deux femmes ; M. de Montbron devait venir d’un moment à l’autre.

Rappelons enfin au lecteur qu’à droite du spectateur, l’avant-scène des premières qui faisait face à la loge d’Adrienne était restée jusqu’alors complètement vide.

Le théâtre représentait une gigantesque forêt de l’Inde : au fond, de grands arbres exoti-