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sent été la suite, sans l’intervention d’une femme angélique, pour laquelle il a conservé un culte presque religieux.

« Le portrait de cette femme que j’ai revue il y a peu d’années, ainsi que celui de l’homme auquel j’ai voué une vénération profonde, ont été peints par moi de souvenir, et sont placés dans le salon rouge de la rue Saint-François. Tous deux seront, je l’espère, pour les descendants de ma famille, l’objet d’un culte reconnaissant. »


Depuis quelques moments, Gabriel était devenu de plus en plus attentif à la lecture de ce testament ; il songeait que, par une bizarre coïncidence, un de ses aïeux avait, deux siècles auparavant, rompu avec la société de Jésus, comme il venait de rompre lui-même depuis une heure… et que de cette rupture datant de deux siècles… datait aussi l’espèce de haine dont la compagnie de Jésus avait toujours poursuivi sa famille…

Le jeune prêtre trouvait non moins étrange que cet héritage à lui transmis après un laps de cent cinquante ans par un de ses parents, victime de la société de Jésus, retournât, par l’abandon volontaire qu’il venait de faire, lui Gabriel, à cette même société…