Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/595

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’écuyère et une culotte blanche ; son uniforme bleu étincelait de broderies d’or, le grand cordon rouge de la Légion d’honneur était passé sur son épaulette droite quatre fois étoilée d’argent, et son chapeau largement bordé d’or, était garni de plumes blanches, distinction réservée aux maréchaux de France.

On ne pouvait voir un homme de guerre d’une tournure plus martiale, plus chevaleresque, et plus fièrement campé sur son cheval de bataille.

Au moment où le maréchal Simon, car c’était lui, arrivait devant Angèle et Agricol, il arrêta brusquement sa monture sur ses jarrets, en descendit lestement, et jeta ses rênes d’or à un domestique en livrée qui le suivait à cheval.

— Où faudra-t-il attendre M. le duc ? demanda le palefrenier.

— Au bout de l’allée, dit le maréchal.

Et se découvrant avec respect, il s’avança vivement, le chapeau à la main, au-devant d’une personne qu’Angèle et Agricol ne voyaient pas encore.

Cette personne parut bientôt au détour de l’allée : c’était un vieillard à la figure énergique et intelligente ; il portait une blouse fort propre, une casquette de drap sur ses longs cheveux blancs, et les mains dans ses poches,