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sommes tout près du dortoir des petites filles. Ces oiseaux gazouilleurs sont dénichés depuis longtemps ; allons-y.

— Volontiers, M. Agricol.

Le jeune forgeron et Angèle entrèrent bientôt dans un vaste dortoir, pareil à celui d’une excellente pension. Les petits lits en fer étaient symétriquement rangés ; à chacune des extrémités se voyaient les lits des deux mères de famille qui remplissaient tour à tour le rôle de surveillantes.

— Mon Dieu ! comme ce dortoir est bien distribué, M. Agricol ! et quelle propreté ! Qui donc soigne cela si parfaitement ?

— Les enfants eux-mêmes ; il n’y a pas ici de serviteurs ; il existe entre ces bambins une émulation incroyable ; c’est à qui aura mieux fait son lit ; cela les amuse au moins autant que de faire le lit de leur poupée. Les petites filles, vous le savez, adorent jouer au ménage. Eh bien ! ici elles y jouent sérieusement, et le ménage se trouve merveilleusement fait…

— Ah ! je comprends… on utilise leurs goûts naturels pour toutes ces sortes d’amusements.

— C’est là tout le secret ; vous les verrez partout très-utilement occupées, et ravies de l’importance que ces occupations leur donnent…

— Ah ! M. Agricol, dit timidement Angèle,