vêtements et les marchandes, se croyait le héros d’un conte de fées :
« — Où demeure ton maître, mon garçon ?
« — Quai du Canal-Saint-Martin, monsieur, répondit-il d’une voix émue et tremblante de joie.
« — Bon ! dit le jeune homme, je vais t’aider à reconduire ton cheval qui, avec moi, marchera droit, et je dirai à ton maître que ton retard vient de sa faute. On ne confie pas un cheval rétif à un enfant de ton âge.
« Au moment de partir, le pauvre petit dit timidement à la marchande en ôtant sa casquette :
« — Madame, voulez-vous permettre que je vous embrasse ?
« Et ses yeux se remplirent de larmes de reconnaissance. Il y avait du cœur chez cet enfant.
« Cette scène de charité populaire m’avait délicieusement émue ; je suivis des yeux aussi longtemps que je le pus le grand jeune homme et l’enfant qui avait peine à suivre cette fois les pas du cheval, subitement rendu docile par la peur du fouet.
« Eh bien ! oui, je le répète avec orgueil, la créature est naturellement bonne et secourable : rien n’a été plus spontané que ce mouve-