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aperçu, en passant auprès de la commode, une jolie boîte en carton, avec une pelote sur le couvercle… Je me suis senti rougir de bonheur… J’ai cru que ce petit présent m’était destiné, mais j’ai fait semblant de ne rien voir.

« Pendant que j’étais à genoux devant sa mère, Agricol est sorti ; j’ai remarqué qu’il emportait la jolie boîte. Jamais madame Baudoin n’a été plus tendre, plus maternelle pour moi que ce soir-là. Il m’a semblé qu’elle se couchait de meilleure heure que d’habitude. C’est pour me renvoyer plus vite, ai-je pensé, afin que je jouisse plus tôt de la surprise qu’Agricol m’a préparée.

« Aussi comme le cœur me battait en remontant vite, vite à mon cabinet ! Je suis restée un moment sans ouvrir la porte pour faire durer mon bonheur plus longtemps.

« Enfin… je suis entrée, les yeux voilés de larmes de joie ; j’ai regardé sur ma table, sur ma chaise… sur mon lit, rien ;… la petite boîte n’y était pas. Mon cœur s’est serré ;… puis je me suis dit : Ce sera pour demain, car ce n’est aujourd’hui que la veille de ma fête.

« La journée s’est passée… Ce soir est venu… Rien… La jolie boîte n’était pas pour moi… Il y avait une pelote sur son couvercle… Cela ne