Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/497

Cette page a été validée par deux contributeurs.

imprimés, jetés par-dessus les murs de la fabrique, et qui ont fait éclater entre nous quelques ferments de discorde, ont été répandus par des émissaires de l’abbé prêcheur… ne trouves-tu pas que tout cela, coïncidant avec ce qui est arrivé ce matin à cette jeune dame, prouve que M. Hardy a, depuis peu, de nombreux ennemis ?

— Comme toi, je trouve cela effrayant, Agricol, dit la Mayeux, et cela est si grave, que M. Hardy pourra seul prendre une décision à ce sujet… Quant à ce qui est arrivé ce matin à cette jeune dame, il me semble que, sitôt le retour de M. Hardy, tu dois lui demander un entretien, et, si délicate que soit une pareille révélation, lui dire ce qui s’est passé.

— C’est cela qui m’embarrasse… Ne crains-tu pas que je paraisse ainsi vouloir entrer dans ses secrets ?

— Si cette jeune dame n’avait pas été suivie, j’aurais partagé tes scrupules… Mais on l’a épiée ; elle court un danger… selon moi, il est de ton devoir de prévenir M. Hardy… Suppose, comme cela est probable, que cette dame soit mariée… ne vaut-il pas mieux, pour mille raisons, que M. Hardy soit instruit de tout ?

— C’est juste, ma bonne Mayeux ;… je sui-