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j’ai des choses bien importantes à te confier.

— Viens dans ma chambre alors ; nous serons seuls, dit la Mayeux en précédant Agricol.

Malgré l’assez grande inquiétude qui se peignait sur les traits d’Agricol, il ne put s’empêcher de sourire de contentement en entrant dans la chambre de la jeune fille, et en regardant autour de lui.

— À la bonne heure, ma pauvre Mayeux… voilà comme j’aurais voulu toujours te voir logée ; je reconnais bien là mademoiselle de Cardoville… Quel cœur !… quel âme !… Tu ne sais pas… elle m’a écrit avant-hier… pour me remercier de ce que j’avais fait pour elle… en m’envoyant une épingle d’or très-simple, que je pouvais accepter, m’a-t-elle écrit, car elle n’avait d’autre valeur que d’avoir été portée par sa mère… Si tu savais comme j’ai été touché de la délicatesse de ce don !

— Rien ne doit étonner d’un cœur pareil au sien, répondit la Mayeux. Mais ta blessure… ta blessure…

— Tout à l’heure, ma bonne Mayeux… j’ai tant de choses à t’apprendre !… Commençons par le plus pressé, car il s’agit dans un cas très-grave de me donner un bon conseil… tu sais combien j’ai confiance dans ton excellent cœur et dans ton jugement… Et puis, après, je te demanderai