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par un gros cordon de soie ; à chacun des deux bouts de ce cordon, retombant inégalement, est suspendue, en guise de gland, une petite lampe indienne de filigrane d’or, d’un merveilleux travail.

Par une de ces ingénieuses combinaisons, si communes dans les pays barbares, ces lampes servent aussi de brûle-parfums ; de petites plaques de cristal bleu enchâssées au milieu de chaque vide laissé par la fantaisie des arabesques, et éclairées par une lumière intérieure, brillent d’un azur si limpide, que ces lampes d’or semblent constellées de saphirs transparents ; de légers nuages de vapeur blanchâtres s’élèvent incessamment de ces deux lampes et répandent dans l’espace leur senteur embaumée.

Le jour n’arrive dans ce salon (il est environ deux heures de relevée) qu’en traversant une petite serre chaude que l’on voit à travers une glace sans tain, formant porte-fenêtre, et pouvant disparaître dans l’épaisseur de la muraille, en glissant le long de la rainure pratiquée au plancher. Un store de Chine peut, en s’abaissant, cacher ou remplacer cette glace.

Quelques palmiers nains, des musas, et autres végétaux de l’Inde aux feuilles épaisses et d’un vert métallique, disposés en bosquets dans