Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/394

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Des faits aussi très-récents, très-évidents, et dont la France entière a retenti, ont malheureusement prouvé que la violence, que les séquestrations, que les traitements barbares, que les détournements de mineures, que l’emprisonnement illégal, accompagné de torture, étaient des faits sinon fréquents, du moins possibles, dans les maisons religieuses.

Il a fallu des hasards singuliers, d’audacieuses et cyniques brutalités, pour que ces détestables actions parvinssent à la connaissance du public. Combien d’autres victimes ont été et sont peut-être encore ensevelies dans ces grandes maisons silencieuses, où nul regard profane ne pénètre, et qui, de par les immunités du clergé, échappent à la surveillance du pouvoir civil !

N’est-il pas déplorable que ces demeures ne soient pas soumises aussi à une inspection périodique, composée, si l’on veut, d’un aumônier, d’un magistrat ou de quelque délégué de l’autorité municipale ?

S’il ne se passe rien que de licite, que d’humain, que de charitable, dans ces établissements, qui ont tout le caractère et par conséquent encourent toute la responsabilité des établissements publics, pourquoi cette révolte, pourquoi cette indignation courroucée du parti