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lut venir à son aide et dit à Pierre Simon d’une voix douce et émue :

— M. le maréchal… je suis mademoiselle de Cardoville… une parente… de vos chères enfants…

Pierre Simon se retourna vivement, aussi frappé de l’éblouissante beauté d’Adrienne que des paroles qu’elle venait de prononcer… Il balbutia dans sa surprise :

— Vous, mademoiselle… parente… de mes enfants ?

Et il appuya sur ces mots, en regardant Dagobert avec stupeur.

— Oui, M. le maréchal… vos enfants… se hâta de dire Adrienne, et l’amour de ces deux charmantes sœurs jumelles…

— Sœurs jumelles ! s’écria Pierre Simon en interrompant mademoiselle de Cardoville avec une explosion de joie impossible à rendre. Deux filles au lieu d’une. Ah ! combien leur mère doit être heureuse !…

Puis il ajouta, en s’adressant à Adrienne :

— Pardon, mademoiselle, d’être si peu poli, de vous remercier si mal de ce que vous m’apprenez ;… mais vous concevez, il y a dix-sept ans que je n’ai pas vu ma femme… J’arrive… et au lieu de trouver deux êtres à chérir… j’en trouve trois… De grâce, mademoiselle, je dési-