autant son admiration fut grave et raisonnée. Loin de ressembler à ces traîneurs de sabre qui n’aiment la bataille que pour la bataille, non seulement le maréchal Simon admirait son héros comme le plus grand capitaine du monde, mais il l’admirait surtout parce qu’il savait que l’empereur n’avait fait ou accepté la guerre que dans l’espoir d’imposer un jour la paix au monde ; car si la paix consentie par la gloire et par la force est grande, féconde et magnifique, la paix consentie par la faiblesse et par la lâcheté est stérile, désastreuse et déshonorante.
Fils d’artisan, Pierre Simon admirait encore l’empereur parce que cet impérial parvenu avait toujours su faire noblement vibrer la fibre populaire, et que, se souvenant du peuple dont il était sorti, il l’avait fraternellement convié à jouir de toutes les pompes de l’aristocratie et de la royauté.
Lorsque le maréchal Simon entra dans la chambre, ses traits étaient altérés ; à la vue de Dagobert, un éclair de joie illumina son visage ; il se précipita vers le soldat en lui tendant les bras, et s’écria :
— Mon ami ! mon vieil ami !…
Dagobert répondit avec une muette effusion à cette affectueuse étreinte, puis le maréchal,