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— Assez… mon père, dit Gabriel interrompant le père d’Aigrigny avec un mouvement d’indignation involontaire, il m’est pénible de vous entendre affirmer une erreur : Françoise Baudoin n’a jamais eu cette pensée…

— Mon cher fils, vous êtes bien prompt dans vos jugements, reprit doucement le père d’Aigrigny ; je vous dis, moi, que telle a été la seule et unique pensée de votre mère adoptive…

— Hier, mon père, elle m’a tout dit. Elle et moi avons été mutuellement trompés.

— Ainsi, mon cher fils, dit sévèrement le père d’Aigrigny à Gabriel, vous mettez la parole de votre mère adoptive au-dessus de la mienne ?…

— Épargnez-moi une réponse pénible pour vous et pour moi, mon père…, dit Gabriel en baissant les yeux.

— Me direz-vous maintenant, reprit le père d’Aigrigny avec anxiété, ce que vous prétendez me…

Le révérend père ne put achever.

Samuel entra et dit :

— Un homme d’un certain âge demande à parler à M. Rodin.

— C’est moi, monsieur, je vous remercie, répondit le socius assez surpris.

Puis avant de rejoindre le juif, il remit au